Bienvenue sur le site de l’AMAP du Pays Fertois!
Inaugurée en 2021 à la Ferté-sous-Jouarre, notre AMAP propose à ses adhérents une variété de produits bio et locaux tout au long de l’année.

L’association est ouverte à tous contre une adhésion annuelle. Elle permet de souscrire à des contrats annuels (légumes, pains, oeufs, etc.) ou ponctuels (miel, agrumes, viandes, etc.) selon l’éventail des propositions.

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La Ferme des Cheigneux


(c) Photo Ferme des Cheigneux Les cochons sont élevés en liberté dans la forêt de Christophe Van Hoorne

Où se situe votre exploitation?

Nous sommes à Trefols en limite Seine et Marne. Derrière Rebais, il me faut une demi-heure pour arriver jusqu’à l’Amap.


(c) Photo Ferme des Cheigneux

Quelle est l’origine de votre activité ?

C’est une reconversion. Il y a six ans j’étais encore directeur d’un centre de formation. Quinze ans à travailler pour une association mais on avait, ma femme et moi, envie d’autonomie et on s’est installés tous les deux. Le but était de travailler pour nous, d’arrêter de faire des heures à n’en plus finir pour les autres. Nous avons repris la ferme de mon grand-père mais il faisait des céréales et nous avons dû tout modifier. Ma femme travaille avec moi et elle est salariée de la ferme.


(c) Photo Ferme des Cheigneux

Quelle est votre formation ?

J’ai une formation agricole mais céréalière. J’avais envie de faire de l’élevage. Je suis maintenant en formation continue permanente, en particulier pour ce qui concerne la partie « découpe en boucherie », mais aussi la charcuterie que nous développons.

(c) Photo Ferme des Cheigneux

Pouvez-vous nous décrire votre élevage porcin?

Nous venons d’avoir une nouvelle portée de porcs, des petits nés en bâtiment en juin. Ils vont partir en forêt dans une quinzaine de jours rejoindre les vingt autres qui sont déjà là-bas. Les porcs vivent toute l’année dehors. Sur nos 17 ha, 14 sont clôturés pour les moutons et les chevreaux issus de la production de fromage. Il y a aussi quelques bœufs. Et à l’intérieur, il y a un hectare de forêt qui a été clôturé aussi pour les mettre à l’écart de la peste porcine. Ils y sont toujours : que ce soit pour la naissance, l’engraissement, tout se passe dans la forêt. Le problème est que nous ne pouvons plus les déplacer comme nous pouvions le faire avant mais ils y sont à l’abri, du soleil aussi puisque les cochons ont une peau fragile (ils attrapent des coups de soleil !) ; et ils y sont bien : ils aiment retourner les racines, fouiller etc. Ils courent toute la journée !

(c) Photo Ferme des Cheigneux

Les contraintes pour nous sont sévères : double haie électrifiée, obligation de se changer en arrivant sur le terrain, (absurde car nous impose les mêmes contraintes qu’en bâtiment fermé) etc. alors que dans ces conditions il n’y a déjà aucune chance qu’il y ait contact entre nos porcs et un sanglier malade… Ils sont bien apprivoisés et nous connaissent bien, mais à vivre en pleine nature, ils redeviennent vite sauvages et il est difficile de les capturer. Ce sont des animaux méfiants qui mettent du temps à s’adapter à tout changement. Une nouvelle alimentation, forme, couleur et goût différents, il leur faut au moins trois jours pour s’adapter. Il faut approcher la bétaillère au moins trois jours avant afin qu’il s’y habituent si on veut espérer les faire rentrer dedans. Il faut toujours anticiper. Ils font 100 kg et ils ont parfois des réactions vives, par exemple s’ils entendent un bruit inattendu. Il faut être prudent car une dizaine de cochons de 100kg effrayés ça peut être dangereux malgré tout !

Christophe Van Hoorne Christophe Van Hoorne

Pourquoi le bio ?

C’était un choix par conviction. Nous avons aujourd’hui 17 hectares et nous avons reconverti en bio toutes nos parcelles au fur et à mesure. Mais nous nous posons maintenant beaucoup de questions par rapport à la bio et son avenir. Les industriels de la bio s’installent partout autour de nous et ça devient compliqué ; on perd certaines valeurs et la cohérence de départ. Surtout pour les légumes : de très gros céréaliers en viennent à faire de la culture de légumes bio en très grande quantité. La main d’œuvre est remplacée par du matériel surdimensionné… Alors ils ont la même certification mais ils ne font pas vivre le même nombre de personnes. 



Pour l’élevage de nos porcs c’est surtout le problème de la nourriture qui se pose : le prix des céréales (bio en plus) ne cesse d’augmenter, or ils mangent essentiellement du maïs, du blé et des lentilles… Pour les huit neuf mois de vie il faut compter 400kg de graines ; 4 tonnes pour 10 animaux et on se demande si on ne va pas devoir arrêter la partie bio pour les porcs car ce sont des granivores et on n’arrivera plus à les nourrir comme maintenant alors que le problème ne se pose pas pour les ruminants qui se nourrissent d’herbe.



Qu’implique la certification « AB » (agriculture biologique) ?

On passe énormément de temps dans le travail administratif ; c’est à nous, producteurs qu’il revient de contrôler la provenance de ce que nous vendent nos fournisseurs et nous payons cher la certification. Certains peuvent travailler dans l’esprit bio sans qualification ; bien sûr, ils ont moins de travail et moins de frais. Cela pose question, d’autant que sur les marchés il n’y a quasiment pas de contrôle. On peut vérifier l’agrément bio des fournisseurs, producteurs sur le site « agencebio.org » le site national qui référencie tous les acteurs du circuit.



Enfin, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

C’est difficile de lancer des projets au niveau local. On voit que ce sont toujours les mêmes systèmes qui sont financés : les grosses structures qui sont soutenues par les budgets européens. Un de mes collègues veut agrandir son affaire (yaourts, laitages) afin d’embaucher ses deux fils… cela lui a été refusé ! La seule banque qui nous aide dans nos projets est le Crédit Agricole.





Entretien réalisé en juin 2022 par le collectif de l’Amap.

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